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gion supérieure et invisible des formes intelligibles et incorporelles qu’ils les forcent de reconnaître pour les véritables êtres[1] ; et quant aux corps et à cette prétendue réalité que les autres admettent seule, ils les réduisent en poussière par leurs raisonnemens, et ne leur accordent, au lieu de l’existence, qu’un perpétuel mouvement pour y arriver. Les deux partis, Théétète, se livrent d’interminables combats.

THÉÉTÈTE.

Il est vrai.

L’ÉTRANGER.

Demandons aux deux partis de nous rendre compte tour à tour de leur manière de voir sur la nature de l’être.

THÉÉTÈTE.

Mais comment obtenir qu’ils le fassent ?

L’ÉTRANGER.

Auprès de ceux qui mettent l’existence dans les idées, la chose est moins difficile, attendu qu’ils sont plus traitables; mais ce sera fort malaisé, je dirai presque impossible, auprès de ceux qui veulent amener toutes choses de vive force à n’être que des corps ; mais voici, je pense, la manière dont il faut nous y prendre avec eux.

  1. L’école de Mégare.