Et tu vois qu’au moyen de ce changement inattendu, notre sophiste aux cent têtes nous a forcés de reconnaître, en dépit de nous-mêmes, le non-être comme étant en quelque manière.
Je ne le vois que trop bien.
Comment nous y prendrons-nous maintenant pour être d’accord avec nous-mêmes en caractérisant son art ?
Que veux-tu dire? Quel piège parais-tu redouter ?
Quand nous disons que le sophiste en impose par des fantômes, et que c’est un art imposteur que celui qu’il exerce, ne disons-nous pas que notre âme, au moyen de cet art, est induite à se faire de fausses opinions, ou bien l’entendons-nous autrement ?
Non, c’est bien cela; nous ne saurions l’entendre autrement.
Or, une fausse opinion est celle qui admet le contraire de ce qui est ; n’est-il pas vrai ?