exécute au moyen de la peinture des imitations des êtres, auxquelles il donne le nom des êtres qu’elles représentent, et qui, en montrant de loin ces tableaux aux petits enfants incapables de discernement, peut leur faire accroire qu’il est en état de faire réellement tout ce qu’il veut ?
Fort bien.
Et pourquoi ne reconnaîtrions-nous pas un art semblable dans le discours, un art au moyen duquel on pourrait faire illusion à la jeunesse, encore éloignée de la vérité, en présentant à ses oreilles des simulacres en paroles de toutes choses, de manière à les faire passer pour la vérité même, et à faire croire que celui qui parle ainsi est doué de la science, universelle ?
Il serait bien possible qu’il y eût un art pareil.
Voilà pourquoi, Théétète, après avoir entendu de tels discours pendant la jeunesse, quand on prend des années, que l’âge de la raison arrive, qu’on en vient à rencontrer les choses elles-mêmes, et. que l’impression qu’on en reçoit force de leur donner une attention sérieuse,