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du fer, la pêche avec des crocs ; enfin l’espèce de la pêche avec des crocs, qui consiste à blesser le poisson en le tirant de bas en haut, empruntant son nom à ces circonstances mêmes, s’est appelée la pêche à l’hameçon.

THÉÉTÈTE.

Voilà, certes, qui est suffisamment bien établi.

L’ÉTRANGER.

Eh bien! essaierons-nous de trouver, d’après ce modèle, ce que c’est que le sophiste ?

THÉÉTÈTE.

Certainement.

L’ÉTRANGER.

Notre première question au sujet du pêcheur à l’hameçon, n’a-t-elle pas été si nous devions le considérer comme un ignorant, ou bien comme un homme qui possède un art ?

THÉÉTÈTE.

Oui.

L’ÉTRANGER.

Et maintenant, Théétète, devons-nous considérer le sophiste comme un ignorant, ou bien, au contraire, comme un sophiste véritable[1] ?

THÉÉTÈTE.

Un ignorant! non certes. Je comprends ce que

  1. Sophiste, dans le sens primitif du mot, signifiait sage, savant, habile.