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interlocuteur facile et de bonne composition ; autrement il vaut mieux parler seul.

SOCRATE.

Eh bien ! tu n’as qu’a choisir celui de nous qu’il te plaira ; tu peux compter sur notre docilité à tous ; mais, si tu veux t’en rapporter à moi, tu choisiras quelqu’un des moins âgés, ce jeune Théétète, par exemple, ou tout autre à ton gré.

L’ÉTRANGER.

Je t’avoue, Socrate, que j’ai quelque honte, pour la première fois que je me trouve en cette compagnie, de voir qu’au lieu d’un entretien, où un mot amène l’autre, il faut que j’entre dans une discussion longue et serrée, et que je la soutienne, soit seul, soit avec un autre, comme si je faisais une démonstration publique ; car, dans le fait, la question n’est pas si facile qu’on pourrait le croire au premier abord ; elle exige, au contraire, un long développement. D’un autre côté, refuser de te complaire, ainsi qu’à tes, amis, surtout après ce que tu mas dit, il me semble que ce serait en user mal avec des hôtes et d’une façon peu civile ; d’autant plus que j’accepte avec grand plaisir Théétète pour interlocuteur, d’après l’entretien que j’ai eu tout à l’heure avec lui, et sur l’invitation que tu me fais maintenant.