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que qui sait les noms sait aussi les choses.

SOCRATE.

Peut-être, Cratyle, l’entends-tu en ce sens, que quand on sait ce qu’est le nom, comme le nom est semblable à la chose, [435e] on sait également ce qu’est celle-ci, puisque la connaissance des choses qui se ressemblent appartient à une seule et même science. Telle est, je crois, ta pensée, quand tu dis que qui sait le nom sait aussi la chose.

CRATYLE.

C’est cela même.

SOCRATE.

Voyons donc ce que c’est que cette manière d’enseigner les choses dont tu viens de parler, et s’il n’y en a pas une autre, quoique inférieure à celle-ci, ou bien si celle-ci. est la seule. De ces deux opinions, quelle est la tienne ?

CRATYLE.

La dernière, savoir qu’il n’existe absolument pas d’autre enseignement, que celui dont nous avons parlé est unique et qu’il est excellent.

SOCRATE.

Mais crois-tu que ce soit là en quoi consiste l’art de trouver les choses, et que celui qui a trouvé les noms ait aussi découvert les choses qu’ils désignent, ou enfin, que si telle est la