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SOCRATE.

Quoi, tu ne trouves pas qu’il y ait des lois meilleures, d’autres moins bonnes ?

CRATYLE.

Point du tout.

SOCRATE.

Et pour les noms, il n’y en a pas non plus, à ton sens, de plus justes les uns que les autres ?

CRATYLE.

Du tout.

SOCRATE.

Dès lors, tous les noms sont justes ?

CRATYLE.

Oui, tous ceux du moins qui sont des noms.

SOCRATE.

Comment ? Et ce nom d’Hermogène dont il était question tout à l’heure ! Faut-il avouer, ou que ce n’est pas là le nom de notre ami, qui n’appartient pas à la race d’Hermès, ou que du moins ce n’est pas son vrai nom ?

CRATYLE.

Je ne crois pas, Socrate, qu’il lui appartienne réellement ; il semble seulement lui appartenir ; ce sera plutôt celui de quelque autre individu dont la nature est telle que ce nom la suppose.

SOCRATE.

Dire que notre ami que voici est Hermogène, n’est-ce pas dire faux ? A moins peut-être qu’il ne