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l’art du musicien, ou celui du peintre, n’est-il pas vrai ?

HERMOGÈNE.

Oui.

SOCRATE.

Mais, quoi ? Ne penses-tu pas que chaque objet a son essence, aussi bien que sa couleur et que les autres qualités dont nous venons de parler ? Et d’abord la couleur et le son n’ont-ils pas eux-mêmes leur essence, ainsi que toutes les autres choses qui méritent le nom d’êtres ?

HERMOGÈNE.

Je le crois.

SOCRATE.

Hé bien, si au moyen de lettres et de syllabes, quelqu’un parvenait à imiter de chaque chose son essence, cette imitation ne ferait-elle pas connaître ce qu’est la chose imitée ?

HERMOGÈNE.

Assurément.

SOCRATE.

Et, si tu appelais peintre, musicien, les autres imitateurs, quel nom donnerais-tu à celui-ci ?

HERMOGÈNE.

Ce serait, je pense, le nom de l’art qui nous