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peu auparavant. Or, dans toutes les pages qui précèdent, il n'est question que d'un mouvement circulaire qui dure constamment depuis tant d'années tel qu'il est aujourd'hui ; et les mouvements de l'espèce ignée, réglés avec un ordre admirable, sont opposés aux mouvements déréglés de l'espèce terrestre. Πλανητῶνv ne me paraît donc pouvoir être justifié. Vossius l'avait probablement senti, puisque son manuscrit donne ἀπλανητων, d'où Ast a tiré ἀπλανῶν ; et je crois pouvoir suivre la leçon πάντων, donnée par toutes les vieilles éditions, et qu'Henri Etiennne et Grou ont adoptée.

PAGE 24. — Ce serait la matière d'un long et beau discours, de montrer que les premières idées que les hommes exposèrent sur l'origine des dieux, leur nature et la qualité de leurs actions, ne furent ni raisonnables, ni dignes du sujet, non plus que les systèmes de ceux qui vinrent après, et prétendirent que le feu, l'eau et tous les autres éléments ont existé avant le reste, etc. BEKKER, p. 367 : λόγον δὴ καὶ πολὺν καὶ καλὸν ἔχει, τότε μέν, ὅτε περὶ θεῶν ἦν ἀνθρώποις διανοήματα πρῶτα, ὥς τε ἐγένοντο οἷοί τε ἐγίγνοντο καὶ ὁ μὲν καὶ οἵας μετεχειρίζοντο πράξεις, μὴ κατὰ νοῦν τοῖς σώφροσιν λέγεσθαι μηδὲ φίλως, μηδ' ὡς οἱ δεύτεροι, ἐν οἷς ...

Ast fait sur ce passage, d'un style fort contourné, le plus étrange contre-sens. Par exemple, il suppose que οἱ δεύτεροι se rapporte aux dieux, et que ce membre de phrase veut dire que les premiers hommes n'ont pas même donné aux dieux le second rang dans l'ordre céleste : homines insipientia, et diis ipsis haud accepta de diis statuisse ut qui eos ne pro secundis quidem numinibus habuerint. Grou seul, sauf quelques erreurs de détail, a saisi le sens de ce morceau. Οἱ δεύτεροι est opposé à διανοήματα πρῶτα περὶ θεῶν. Les premiers qui parlèrent sur les dieux ne dirent rien qui pût satisfaire les sages ; ce sont les poètes, les faiseurs de mythes, etc. ; les seconds sont les philosophes, non pas encore les philosophes qui atteignirent à la