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est l’objet dont le nom est la recherche. Cela te paraîtra plus sensible dans le mot ὀνομαστόν, ce qui est à nommer ; on y voit clairement que c’est l’être, ὄν, dont il s’agit de faire la recherche, μάσμα. Ἀλήθεια, la vérité, me paraît être également un mot composé ; ἄλη, course, et θεία, divine, expriment, réunis, le mouvement divin de l’être. Ψεῦδος, mensonge, indique le contraire du mouvement : dans ce mot, nous retrouvons encore l’expression du blâme pour tout ce qui arrête et force au repos ; il nous représente l’état de gens endormis, καθεύδουσι. Le ψ qui est en tête du mot en déguise seul le sens. Quant aux mots ὄν, être, et οὐσία, essence, ils sont tout-à-fait analogues au nom du vrai, si on y ajoute un ι ; ils donnent alors ἰόν qui va ; de même pour le non-être, οὐκ ὄν, que quelques-uns prononcent οὐχὶ ὄν ( c’est-à-dire, οὐκ ἰόν, qui ne va pas).

HERMOGÈNE.

Voilà, Socrate, des difficultés hardiment résolues. Et si quelqu’un te demandait compte maintenant de ces mots ἰόν, allant, ῥέον, coulant, δοῦν, liant ?

SOCRATE.

Tu veux savoir ce que nous pourrions lui répondre, n’est-ce pas ?

HERMOGÈNE.

Oui.