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DÉMODOCUS.


plus habiles dans le conseil ? Mais il n’y en aura pas plus d’un pour vous conseiller, parce qu’ils n’auront pas chacun un avis différent sur la même chose. Vous n’aurez donc pas besoin de recourir aux suffrages. Choisirez-vous les hommes sans expérience et sans utilité dans le conseil ? Mais n’est-il pas plus convenable de les écarter de la délibération comme des insensés ? Et si vous ne choisissez ni les habiles ni les incapables, qui choisirez-vous donc ? Mais, d’abord, faut-il absolument que vous demandiez conseil à d’autres si vous pouvez vous-mêmes discerner la vérité ? Et si vous ne le pouvez pas, que pourront y faire les suffrages ? N’est-ce pas une chose risible que vous vous rassembliez pour délibérer, parce que votre incapacité particulière vous rend la délibération nécessaire, et qu’une fois réunis vous vous imaginiez qu’il faut aller au scrutin pour choisir ceux qui sont capables ? Chacun de vous en particulier est ignorant : suffira-t-il de vous rassembler pour vous donner la science ? A part vous, vous êtes incertains : en vous réunissant, cette incertitude va faire place à la connaissance éclairée de ce que vous avez à faire, et cela sans que vous l’ayez apprise de personne, et sans que vous l’ayez découverte, ce qui est le plus difficile ! Enfin, si vous n’êtes pas capables de discerner la conduite que vous devez tenir, vous ne le serez pas plus de reconnaître l’homme qui peut vous donner un bon conseil. Et celui même qui vous engagerait à recourir aux leçons d’autrui pour savoir ce que vous devez faire, et à juger ceux qui peuvent vous donner de mauvais ou de bons conseils, ne vous dira pas que cela va se faire en un instant des que vous vous serez rassembles en grand nombre : rien au monde ne paraîtrait plus dénué de sens commun. Or, si les conseils ne sont pas plus propres que la réunion à vous rendre capables de bien juger, à quoi vous servi-