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HERMOGÈNE.

Comment cela ?

SOCRATE.

Le voici. Tu sais que nos ancêtres faisaient beaucoup usage des lettres ι et δ ; ce qu’on remarque encore dans le langage des femmes qui conservent plus que nous l’ancienne tradition[1] (79) ; tandis qu’aujourd’hui nous substituons l’e ou l’η à l’ι, et le ζ au δ, parce que ces lettres nous paraissent avoir plus de noblesse.

HERMOGÈNE.

Dans quels cas ?

SOCRATE.

Par exemple, autrefois on disait tantôt ἱμέρα, tantôt ἑμέρα ; aujourd’hui nous disons ἡμέρα (jour).

HERMOGÈNE.

En eflfet.

SOCRATE.

Ne vois-tu pas aussi que le mot ancien ré pond seul à la pensée de celui qui a fait les noms ? Car c’est parce que les hommes désirent, ἱμείρουσιν, de voir succéder la lumière aux

  1. Cîc. de Orat. III, 12. Equidem cum audio socrum meam Læliam - facilius enim mulieres incorruptam antiquitatem conseruant, quod multorum sermonis expertes ea tenent semper, quæ prima didicerunt - sed eam sic audio, ut Plautum mihi aut Næuium uidear audire.