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aurait un nom analogue à celui d’intelligence[1]. De plus les écrits composés par le législateur sont la meilleure pierre de touche pour juger et des écrits en vers dont l’objet est de louer ou de blâmer, et des écrits en prose ainsi que de tous les entretiens familiers où nous voyons chaque jour que par un esprit de dispute on conteste mal à propos, et quelquefois aussi on accorde des choses qu’on ne devrait point accorder. Il est donc nécessaire que l’excellent juge, l’ame remplie de ces discours sur les lois comme d’un antidote contre tous les autres discours, s’en serve pour se bien conduire, lui et l’État, aidant les gens de bien à persévérer et à faire des progrès dans la justice, ramenant à leur devoir les méchans qui s’en écartent par ignorance, par libertinage, par lâcheté, ou en général par tout autre principe d’injustice, autant que cela est possible, lorsque leur maladie ne paraît pas sans remède. A l’égard de ceux en qui le vice est comme un arrêt de la destinée, pour des âmes ainsi disposées, la mort est le seul remède ; et, comme nous ne pouvons trop le répéter, les juges et les magistrats qui sont à leur tête, employant à propos cette dernière ressource, n’ont que des éloges à attendre de la part des citoyens.

  1. Νόος, Νόμος.