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teur n’a pas pour lui la cinquième partie des suffrages, il sera condamné à une amende de douze mines, s’il est de la première classe ; de huit, s’il est de la seconde ; de six, s’il est de la troisième ; et de deux, s’il est de la quatrième.

La manière dont on rapporte que Rhadamanthe terminait les procès a droit d’exciter notre admiration. Comme il voyait que les hommes de son temps étaient intimement persuadés de l’existence des dieux, avec d’autant plus de raison que pour lors il y avait sur la terre plusieurs enfans des dieux, du nombre desquels était, dit-on, Rhadamanthe lui-même, il paraît qu’il avait pensé que le jugement des causes ne devait point être confié aux hommes, mais aux dieux. De là sa manière de rendre la justice était également simple et prompte. Il déférait le serment aux deux parties sur les points en litige, et terminait ainsi leurs différends avec autant de célérité que de sûreté. Mais aujourd’hui qu’il y a des hommes, les uns qui ne croient pas à l’existence des dieux, les autres qui s’imaginent qu’ils ne se mêlent point des choses d’ici-bas, d’autres en plus grand nombre et les plus méchans de tous, qui sont dans l’opinion que les dieux, agréant leurs petits sacrifices et leurs adulations, deviennent souvent complices de leurs vols et les exemptent des grands sup-