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nité guerrière, à son choix, comme un monument du jugement qu’on a porté de sa bravoure. Ceux qui auront remporté le second et le troisième prix feront la même chose. Si quelqu’un étant allé à la guerre quitte le camp pour retourner chez lui avant le temps et sans l’agrément des chefs, il sera accusé de désertion devant les mêmes juges qui ont prononcé sur le refus de service, et s’il est convaincu il sera condamné aux mêmes peines que les précédens. Dans toutes les accusations, il faut craindre de charger à faux une personne innocente, soit avec intention de le faire, soit même sans cette intention, autant que cela est possible ; car la Justice est appelée avec raison fille de la Pudeur[1] : or la Pudeur et la Justice haïssent naturellement le mensonge. Mais s’il est nécessaire d’apporter, en accusant, beaucoup de circonspection pour ne point pécher contre la justice, c’est surtout lorsqu’il s’agira d’accuser un soldat d’avoir jeté ses armes dans le combat, parce qu’un soldat peut y être contraint en certains cas, et que le reproche qu’on lui en ferait alors par méprise, comme d’une action honteuse, l’exposerait à une peine qu’il ne mérite pas. Ces cas de nécessité ne sont point du tout aisés à distinguer des au-

  1. Hésiode, Les œuvres et les jours, v. 254