malheureux. Tout tuteur et tout magistrat, pour peu qu’il ait d’intelligence, fera attention à tout cela, et veillant exactement sur la nourriture et l’éducation des orphelins, il leur rendra tous les services qui dépendent de lui, comme si c’était un prêt dont lui-même et ses enfans dussent un jour recueillir le fruit. Quiconque sera docile à cette instruction qui précède la loi, et ne traitera point l’orphelin avec dureté, n’aura point à craindre d’éprouver le ressentiment du législateur ; mais celui qui n’y aura nul égard, et commettra quelque injustice envers un enfant qui n’a plus ni père ni mère, sera puni de sa faute deux fois plus qu’il ne l’eût été si l’enfant avait eu encore ses père et mère. Quant à la législation à faire touchant les devoirs des tuteurs envers leurs pupilles, et l’inspection des magistrats sur la conduite des tuteurs, si les uns et les autres n’avaient pas dans l’éducation qu’ils donnent à leurs propres enfans et dans l’administration de leurs affaires domestiques, un modèle de l’éducation qui convient à des enfans de condition libre, et s’ils n’avaient point d’ailleurs sur ces objets des lois assez sages : il serait peut-être à propos de tracer des lois particulières sur la tutèle, et de distinguer par des institutions particulières l’éducation des orphelins de celle des autres enfans. Mais aujourd’hui on ne met pas beaucoup de différence en-
Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/936
Cette page n’a pas encore été corrigée