Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/915

Cette page n’a pas encore été corrigée

semblent, joignant ces seconds règlemens aux premiers qui sont émanés de leur magistrature.

Après l’altération des denrées, il est naturel de parler des marchands. Nous commencerons par une instruction, où nous rendrons raison de notre manière de penser sur cet objet, et nous finirons par proposer la loi. La fin de l’institution des marchands dans une ville, n’est point naturellement de nuire aux citoyens, mais tout le contraire. Ne doit-on pas, en effet, regarder comme un bienfaiteur commun celui dont la profession est de distribuer d’une manière égale et proportionnée aux besoins de chacun, des denrées de toute espèce qui sont par elles-mêmes sans mesure et sans égalité ? C’est surtout par l’entremise de la monnaie que se fait cette distribution, et c’est pour y présider que sont établis les marchands forains, les mercenaires, les hôtelliers et les autres, dont les professions plus ou moins honnêtes ont toutes le même but, de pourvoir aux besoins des particuliers et d’établir l’égalité dans les moyens de les satisfaire. Voyons pourquoi ces conditions ne sont réputées ni honnêtes ni honorables, et ce qui les a mises dans le décri où elles sont, afin d’apporter par nos lois quelque remède, sinon à tout le mal, du moins à une partie.