pagnie des hommes pervers et s’attachent aux gens de bien. Il en est d’autres qui, à la persuasion que l’univers est entièrement vide de dieux, joignent des passions ardentes qu’ils sont incapables de modérer, une mémoire excellente, et une grande pénétration d’esprit. Leur maladie commune est de ne point croire aux dieux ; mais les premiers sont bien moins nuisibles à la société que les seconds. A la vérité, les premiers parleront des dieux avec beaucoup de licence, aussi bien que des sacrifices et des sermens ; et comme ils raillent la piété des autres, ils pourraient peut-être se faire des disciples s’ils n’étaient arrêtés par aucun châtiment. Les seconds sont dans les mêmes sentimens ; et de plus ils ont la réputation d’hommes d’esprit et emploient la ruse et l’artifice pour séduire ; c’est d’eux que sortent les devins et tous les faiseurs de prestiges ; quelquefois aussi les tirans, les orateurs, les généraux d’armée, ceux qui tendent des pièges à la crédulité publique par des cérémonies secrètes, et les sophistes avec leurs raisonnemens captieux. Ces deux classes d’impies ont des variétés sans nombre. Des lois sont nécessaires contre les uns et les autres. Les derniers qui feignent une religion qu’ils n’ont pas, mériteraient plusieurs morts ; pour les premiers, il suffit d’employer la réprimande et la prison. Pareillement ceux qui pensent que les dieux
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