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CLINIAS.

Quels discours, s’il te plaît ?

L’ATHÉNIEN.

Persuadons à ce jeune homme que celui qui prend soin de toutes choses, les a disposées pour la conservation et le bien de l’ensemble ; que chaque partie n’éprouve ou ne fait que ce qu’il lui convient de faire ou d’éprouver ; qu’il a commis des êtres pour veiller sans cesse sur chaque individu jusqu’à la moindre de ses actions ou de ses affections, et porter la perfection jusque dans les derniers détails. Toi-même, chétif mortel, tout petit que tu es, tu entres pour quelque chose dans l’ordre général, et tu t’y rapportes sans cesse. Mais tu ne vois pas que toute génération se fait en vue du tout, afin qu’il vive d’une vie heureuse ; que l’univers n’existe pas pour toi, mais que tu existes toi-même pour l’univers. Tout médecin, tout artiste habile dirige toutes ses opérations vers un tout et tend à la plus grande perfection du tout ; il fait la partie à cause du tout, et non le tout à cause de la partie ; et si tu murmures c’est faute de savoir comment ton bien propre se rapporte à la fois et à toi-même et au tout, selon les lois de l’existence universelle. Comme ensuite la même ame est toujours assignée tantôt à un corps, tantôt à un autre, et qu’elle éprouve toutes sortes de chan-