rions pas lorsqu’il est question des dieux et d’autres objets semblables ? Outre cela, il n’est rien dont une sage législation puisse tirer un plus grand avantage ; car la vérité qu’on écrit dans des lois, avec cette confiance qu’elle s’expliquera et se justifiera toujours, reste tout-à-fait muette. Si donc cette discussion présente d’abord quelque difficulté à ceux qui l’entendront, ce n’est pas ce qui doit alarmer ; les moins pénétrans pourront y revenir et l’étudier à plusieurs reprises ; et quelque longue qu’elle puisse être, si elle est utile, il n’est pas du tout raisonnable, il ne me paraît permis à personne d’alléguer cette longueur pour se dispenser d’établir de tout son pouvoir des vérités de cette importance.
Il me semble, Étranger, que Clinias a raison.
Oui, certes, Mégille ; faisons donc ce qu’il dit. Si le système que j’ai exposé n’était pas, pour ainsi dire, dans la bouche de tout le monde, il ne serait pas besoin d’y opposer des preuves touchant l’existence des dieux ; mais aujourd’hui on ne peut s’en dispenser. A quel autre donc convient-il plutôt qu’au législateur de venir au secours des lois les plus importantes que des hommes pervers s’efforcent de renverser ?