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tion dont ils sont animés contre les premiers. Adressons donc à ceux qui ont ainsi corrompu leur intelligence, cette instruction paisible ; prenons à part un d entre eux, et, étouffant tout mouvement de colère, disons-lui avec douceur : Mon fils, tu es jeune ; le progrès de l’âge changera pour toi bien des choses, et tu en jugeras bien autrement qu’aujourd’hui. Attends donc jusqu’à ce moment pour te faire juge sur une question si importante. Ce que tu regardes maintenant comme de nulle conséquence, est en effet ce qu’il y a de plus important pour l’homme, je veux dire d’avoir sur la divinité des idées justes, d’où dépend sa bonne ou sa mauvaise conduite. Et d’abord je ne crains point qu’on m’accuse de mensonge, lorsque je te dirai à ce sujet une chose digne de remarque : ni toi, ni tes amis, vous n’êtes les premiers à avoir cette opinion sur les dieux : dans tous les temps il y a eu tantôt plus, tantôt moins de personnes attaquées de cette maladie. Là dessus je te dirai ce qui est arrivé à plusieurs : aucun de ceux qui dans leur jeunesse ont cru qu’il n’y avait point de dieux, n’a persisté jusqu’à la vieillesse dans cette opinion. A l’égard des deux autres erreurs, savoir, qu’il y a des dieux, mais qu’ils ne se mêlent point des affaires humaines, ou qu’ils s’en mêlent, mais, qu’il est aisé de les fléchir par des prières et des