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sance, et les traitemens qu’ils se sont faits les uns autres. Que ces discours soient, à certains égards, de quelque utilité ou non pour ceux qui les entendent, c’est sur quoi il n’est point aisé de prononcer, et leur antiquité les protège. Toujours est-il que je ne dirai jamais à leur louange, qu’ils soient propres à inspirer les soins affectueux et le respect dus aux parens, ni que ce qu’ils contiennent sur ce point, soit bien dit. Laissons donc ces anciens écrits[1], et qu’on en dise ce qu’il plaira aux dieux. Venons aux écrits de nos sages modernes, et montrons par où ils sont une source de mal. Voici l’effet qu’ils produisent. Lorsque, pour prouver qu’il existe des dieux, nous en appelons, toi et moi, au soleil, à la lune, aux astres, à la terre, comme à autant de dieux et d’êtres divins, ceux qui se sont laissé séduire par la doctrine de ces nouveaux sages, nous répondent que tout cela n’est que de la terre et des pierres, incapables de prendre aucune part aux affaires humaines ; et ils savent envelopper leur opinion de raisons spécieuses.

CLINIAS.

Étranger, l’opinion que tu viens d’exposer serait pénible à entendre, ne fût-elle soutenue que par un seul ; combien plus doit-elle l’être, ayant pour elle un grand nombre de défenseurs !

  1. Platon a ici en vue la Théogonie d’Hésiode.