Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/807

Cette page n’a pas encore été corrigée

avant de mourir à son meurtier, quels qu'ils soient l’un et l'autre, le meurtre alors sera réputé involontaire, et outre les expiations marquées, le coupable sera obligé, selon la loi, de s'expatrier pour un an. Ces lois, sur l'homicide commis avec violence, mais sans préméditation et dans la colère, me paraissent suffisantes. Nous allons parler maintenant des meurtres commis de propos délibéré, avec une intention de nuire pleine et entière et des machinations auxquelles on se porte en se laissant dominer par le plaisir, l’envie et les autres passions.

CLINIAS.

Fort bien.

L’ATHÉNIEN.

Commençons encore par en distinguer et en énumérer les causes avec toute la précision dont nous sommes capables. La principale est la convoitise, lorsqu'elle s'empare d'une ame passionnée ; son objet le plus ordinaire dans le cas dont il s'agit est celui des désirs ardens de la plupart des hommes, la richesse ; son effet est d'engendrer une foule de désirs insatiables et sans bornes, favorisée qu'elle est par une disposition naturelle et par des préjugés funestes. La source de ces préjugés est le bruit de l'estime mal entendue que les Grecs et les Étrangers ont pour la richesse. La préférant à tous les