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homme est de cultiver la justice et l'honnêteté ; essaie à ton tour de tenir le même langage, et fuis sans retour le commerce des méchans. Ces remèdes apporteront peut-être quelque soulagement à ton mal : sinon, regarde la mort comme préférable, et quitte la vie. Après que nous aurons fait retentir ce préambule aux oreilles de ceux qui méditent des actions impies et destructives de l’État, laissons la loi se taire pour celui qui sera docile à notre voix ; mais quiconque y résistera, nous élèverons encore la voix après ce préambule et nous dirons : Tout homme, soit étranger, soit esclave, qui sera surpris volant une chose sacrée, sera marqué sur le front et sur les mains de l'empreinte de son crime ; il recevra autant de coups de fouet qu'il plaira aux juges, et ensuite il sera chassé nu du territoire de la république[1]. Ce châtiment peut-être le rendra meilleur ; car aucune peine infligée dans l'esprit de la loi n'a pour but le mal de celui qui la souffre ; mais en général son effet est de le rendre ou meilleur ou moins méchant. Si le coupable est un citoyen, et s'il a commis contre les dieux, contre ses parens, contre l'État, quelqu'une de ces fautes énormes dont on ne peut

  1. Comparez ceci avec la loi athénienne sur le sacrilège, Meursius, Themis Attica, II, 2. Sam. Petit, Leges Alticœ, p. 671.