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L’ATHÉNIEN.

Mais quoi ! les guerriers de notre ville seront-ils assez téméraires pour se présenter avec moins de préparation que les athlètes ordinaires, au plus grand des combats, où il s’agit de leur propre vie, de celle de leurs enfans, de leurs biens et du salut de l’État ? Et le législateur, dans la crainte que quelques uns ne plaisantent sur les jeux destinés à les former, n’osera-t-il en faire une loi, ni prescrire pour chaque jour de petits exercices, où l’on ne se servira point d’armes, dirigeant à ce but les chœurs et toute la gymnastique ? A l’égard des autres exercices plus ou moins considérables, il ordonnera qu’ils ne se fassent pas moins d’une fois le mois, et qu’alors dans tout le pays les citoyens se livrent de petits combats, se disputent des postes, se dressent des embûches, et qu’à l’imitation de tout ce qui se passe réellement à la guerre, ils se lancent des balles, et des traits qui, pour ressembler davantage aux véritables, ne soient pas tout-à-fait sans danger dans leurs atteintes afin que la crainte entre pour quelque chose dans ces divertissemens, et que l’appréhension du péril fasse connaître les braves et les lâches; et en accompagnant ces jeux d’une juste distribution de récompenses pour les uns et d’ignominie pour les autres, il fera que la cité