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sommes, je ne pourrais vous l’expliquer, ni vous, la comprendre.

CLINIAS.

Tu dis vrai. En quoi consiste donc dette science [822a] qui te paraît si admirable, que notre jeunesse ne peut se dispenser d’apprendre, et dont nous n’avons, dis-tu, aucune connaissance ? Explique-toi là-dessus le plus clairement que ta pourras.

L’ATHÉNIEN.

Je ferai mon possible. Il n’est pas vrai, mes chers amis, que le soleil, la lune, ni aucun autre astre, errent dans leur course : c’est tout le contraire ; chacun d’eux n’a qu’une route et non plusieurs ; ils parcourent toujours le même chemin en ligne circulaire ; et ce n’est qu’en apparence qu’ils parcourent plusieurs chemins. C’est encore à tort qu’on attribue le moins de vitesse à l’astre qui en a le plus, et le mouvement le plus rapide à celui dont la course est la plus lente. [822b] Supposé que la chose soit telle que je dis et que nous nous la figurions tout autre, s’il arrivait qu’aux jeux olympiques nous fussions dans une erreur semblable à l’égard des hommes ou des chevaux qui courent dans la carrière, appelant le plus lent celui qui est le plus léger, et le plus léger celui qui est le plus lent, en sorte que, la course finie, nous donnassions des éloges au