ses actions, parce que cela est indécent. On gagnera pour ces imitations des esclaves et des étrangers ; mais il ne faut pas qu’aucun homme, aucune femme de condition libre, témoigne jamais le moindre empressement pour cet art, ni qu’on les voie en prendre des leçons ; et il est bon que ces sortes d’imitations présentent sans cesse quelque chose de nouveau. Les divertissements dont la fin est d’exciter le rire, et que nous appelons tous du nom de [817a] comédie, seront ainsi réglés par la raison et par la loi. Pour les poètes qu’on appelle sérieux, je veux dire nos poètes tragiques, si quelques uns d’eux se présentaient à nous, et nous demandaient : Étrangers, irons-nous ou non nous établir dans votre ville et votre pays ? Pourrons-nous y représenter nos pièces ? quel parti avez-vous pris à cet égard ? — Que croyez-vous qu’il fût à propos de répondre à ces personnages divins ? [817b] Pour moi, voici la réponse que je leur ferais : O mes chers amis, nous sommes nous-mêmes occupés à composer la plus belle et la plus parfaite tragédie ; notre république n’est elle-même qu’une imitation de la vie la plus belle et la plus vertueuse, imitation que nous regardons comme la tragédie véritable. Vous êtes poètes, et nous aussi dans le même genre ; nous sommes vos rivaux et vos concurrents dans la
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