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produit tout l’art de la danse. Or, il en est dont les mouvements sont mesurés et d’autres dont les mouvements sont désordonnés. [816b] Quand on fait réflexion aux noms que les anciens ont imposé aux choses, on ne peut s’empêcher pour la plupart d’en admirer la justesse et la conformité avec la chose exprimée. En particulier le nom qu’on a donné aux danses de ceux qui dans le bonheur savent contenir les transports de leur joie, est plein de justesse et de convenance. Celui qui l’a trouvé, quel qu’il soit, a exprimé la nature de ces danses, en les comprenant toutes sous le nom d’Emmèlie, et il a rangé en général, les belles danses sous deux classes, l’Une propre à la guerre, l’autre à la paix, les caractérisant l’une et l’autre par des noms qui leur conviennent parfaitement, la première par le nom de Pyrrhique, la seconde par celui d’Emmélie[1]. C’est au législateur [816c] de fixer les caractères généraux de ces deux danses, et au gardien des lois de chercher des danses qui les expriment ; et lorsqu’il aura réussi à les trouver, il les assortira aux autres parties de la musique, les

  1. Pollux (IV, 14) dérive le nom de Pyrrhique d’un certain Pyrrhicus, Crétois : Athénée d’un autre Pyrrhicus, Lacédémonien ; Lucien et d’autres de Pyrrhus, fils d’Achille. Emmélie signifie grâce, élégance: c’était, selon Pollux, le nom de la danse noble ou tragiqne, comme κόρδαξ celui de la danse comique, et σίκιννις celui de la danse satyrique.