Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/683

Cette page n’a pas encore été corrigée

un goût exquis en tout [812c] ce qui concerne la mesure et les différentes combinaisons de l’harmonie, afin que dans les mélodies qui expriment bien ou mal les affections de l’âme, pouvant distinguer celles qui représentent une âme vertueuse de celles qui représentent une âme d’un caractère opposé, ils rejettent celles-ci, emploient celles-là, les chantent aux jeunes gens et les fessent entrer doucement dans leur âme, entraînant chacun d’eux dans la route de la vertu par l’attrait de ces imitations.

CLINIAS.

Rien de plus vrai.

L’ATHÉNIEN.

[812d] C’est donc dans la même vue que le maître de lyre et son élève doivent jouer de cet instrument, à cause de la netteté du son des cordes, et en se contentant de rendre fidèlement les sons marqués par le compositeur. Quant aux variations sur la lyre, lorsque la lyre exécute certains traits qui ne sont pas dans la composition, qu’on établit la symphonie [812e] et l’antiphonie[1] entre la densité et la rareté, la vitesse et la lenteur, l’aigu et le grave, et qu’on arrange ainsi sur la lyre toute

  1. Sur la symphonie et l’antiphonie dans la musique grecque, et sur tout ce passage, voyez les deux Mémoires de Burette, Académie des inscriptions, t. 3 et t. 4 ; ainsi que Vorkel, Allgemeine Geschichte der Musik, T. I, p. 301.