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[797b] lorsque les enfants se livrent et se plaisent toujours de la même manière aux mêmes amusements, il n’est point à craindre qu’il arrive jamais aucune innovation dans les lois qui ont un objet sérieux ; qu’au contraire si on introduit dans les jeux des changements qui se renouvellent sans cesse, si les jeunes gens ne se plaisent jamais aux mêmes choses, et n’ont point de règle fixe pour ce qui est décent ou indécent dans les vêtements destinés à couvrir les mêmes corps et dans les autres choses qui résultent des usages semblables ; [797c] si on rend parmi eux des honneurs extraordinaires à quiconque invente toujours quelque chose de nouveau, introduit dans les vêtements, les couleurs et toutes les choses de ce genre des modes différentes de celles qui sont établies : nous pouvons assurer, sans crainte de nous tromper, que rien n’est plus funeste à un état. En effet, cela conduit, sans qu’on s’en aperçoive, la jeunesse à prendre d’autres mœurs, à mépriser ce qui est ancien, à faire cas de ce qui est nouveau. Or, je le répète, lorsqu’on en est venu jusqu’à penser et parler de la sorte, c’est le plus grand mal qui puisse arriver à tout État. Écoutez, je vous prie, combien ce mal est grand, à mon avis.

CLINIAS.

[797d] Quoi ! de n’avoir dans un État que du mépris pour ce qui est ancien ?