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pour ces tendres nourrissons. A trois ans, à quatre, à cinq, et même jusqu’à six, les amusements sont nécessaires aux enfants. Dès ce moment il faut les guérir de la mollesse, en les corrigeant sans leur infliger néanmoins aucun châtiment ignominieux : et ce que nous disions des esclaves, qu’il ne fallait point mêler à leur égard l’insulte à la correction, pour ne pas leur donner sujet de s’irriter, [794a] ni d’un autre-côté les laisser devenir insolents par le défaut de punition, je le dis par rapport aux enfants de condition libre. A cet âge ils ont des jeux qui leur sont, pour ainsi dire, naturels, et qu’ils trouvent d’eux-mêmes, lorsqu’ils sont ensemble. C’est pourquoi les enfants de chaque bourgade depuis trois ans jusqu’à six, se rassembleront dans les lieux qui y sont consacrés aux dieux. Leurs nourrices seront avec eux pour veiller à ce que tout se passe dans l’ordre, et modérer leurs petites vivacités. Chacune de ces assemblées et les nourrices elles-mêmes auront pour surveillante une des douze [794b] femmes, nommées chaque année parmi les nourrices qui auront été autorisées par les gardiens des lois. Ces femmes seront choisies par les inspectrices des mariages, lesquelles en nommeront une de chaque tribu, de même âge qu’elles. Toutes celles qui auront reçu cette commission, se rendront chaque jour dans le