nous accordons tous avec raison, sur la foi des oracles, à faire de cet état le partage de la Divinité. C’est à cet état que nous devons aspirer pour avoir quelque chose d’elle. Par conséquent il ne faut pas nous livrer à une recherche trop empressée du plaisir, d’autant plus que nous ne serons jamais tout-à-fait exempts de douleur ; ni souffrir que qui que ce soit homme ou femme, jeune ou vieux, [792e] soit dans cette disposition, et moins encore que tout autre, autant qu’il dépendra de nous, l’enfant qui ne fait que de naître, parce qu’à cet âge le caractère se forme principalement sous l’influence de l’habitude. Et si je ne craignais qu’on ne prît pour un badinage de ma part ce que je vais dire, j’ajouterais que durant les mois de la grossesse des femmes, on doit veiller sur elles avec un soin particulier, pour empêcher qu’elles ne s’abandonnent à des plaisirs ou à des chagrins excessifs et insensés, et faire en sorte que pendant tout ce temps, elles se conservent dans un état de tranquillité et de douceur.
[793a] Étranger, il n’est pas besoin que tu prennes l’avis de Mégille pour décider qui de nous deux a raison. Je suis le premier à t’accorder que tout homme doit fuir une condition de vie où le plaisir et la douleur seraient sans mélange, et mar-