φύσει. J’avoue que j’ai peu de goût pour φησὶν, κατὰ φύσιν ἄγει…, et j’aimerais mieux lire simplement : οὗτος δὲ δὴ κατὰ φύσιν ἄγει, en considérant le φήσιν des éditions comme une corruption de κατὰ φύσιν, d’autant plus que φήσιν après ἐν ᾧ λέγει paraît assez inutile. Mais il est peut-être préférable de ne rien changer, car Platon déclare lui-même qu’il ne cite point exactement les vers de Pindare, τὸ γὰρ ᾆσμα οὐκ ἐπιστάμαι, et il est à remarquer qu’Aristide (Orat. Plat., t Il, page 52) qui cite d’après Platon ce passage de Pindare, ne donne point κατὰ φύσιν. C’est sans doute pourquoi Bekker n’a pas cru devoir introduire κατὰ φύσιν dans le texte, et je l’ai imité dans ma traduction, tome III, page 294. Mais l’absence de κατὰ φύσιν dans le passage du Gorgias ne prouve nulle que ces mots ne fussent pas dans Pindare, et les autres passages prouvent décidément le contraire.
3° Reste à savoir comment il convient de constituer le fragment de Pindare, et s’il faut lire, comme dans le Gorgias, κατὰ φύσιν ἄγει βιαίως (ou βίᾳ) τὸ δικαιότατον, ou bien, avec les Lois, κατὰ φύσιν ἄγει δικαιῶν το βιαιότατον. Aristide donne δικαιῶν τὸ βιαιότατον et dans le développement, δικαιοῦντα : εἰ γὰρ ἀξιώσει τὸ βιαιότατον νόμον εἶναι τὸν δικαιοῦντα. Schneider et Hermann se sont prononcés pour δικαιῶν. Un manuscrit renferme cette leçon. Boeckh l’a adoptée, et a même réformé sur elle celle du Gorgias. Schleier-