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ce qu’il jugera avoir besoin d’être rectifié dans les diverses fonctions de sa charge, jusqu’à ce qu’on ait sujet de croire que chaque chose est aussi bien réglée qu’elle puisse l’être. Alors on donnera à ces règlements une forme immuable, et on s’y conformera ainsi qu’aux autres lois prescrites dès le commencement par le législateur, lois auxquelles il ne faut jamais toucher sans nécessité. Si l’on se croyait obligé d’y faire quelque changement, on ne le fera qu’après avoir pris l’avis de tous [772d] les magistrats et du peuple, après avoir consulté tous les oracles des dieux, et supposé que tous y consentent : sans cela on n’y touchera point, et ce doit être une loi qu’une seule opposition suffira toujours pour empêcher l’innovation.

En quelque temps et dans quelque famille qu’un jeune homme de vingt-cinq années, après avoir vu et s’être laissé voir suffisamment, croira avoir trouvé une personne à son gré, à laquelle il puisse s’unir avec décence pour avoir [772e] et élever en commun des enfants ; qu’il se marie depuis l’âge de vingt-cinq ans jusqu’à trente-cinq. Mais auparavant qu’il apprenne comment il doit chercher ce qui lui convient et lui composerait une union assortie. Car, comme dit Clinias, il faut mettre à la tête de chaque loi le prélude qui lui est propre.