du courage guerrier est le courage moral, la force de l’âme, sans laquelle il n’y a aucune vertu, ni même aucune vertu militaire : c’est celle-là qui mérite toute l’attention du législateur. Si le courage guerrier se forme dans des exercices qui nous apprennent à résister à la douleur physique, le vrai courage, celui de Famé, demande des exercices où l’âme s’instruise à résister à l’attrait du plaisir, à l’enivrement de la joie et des passions, aux ardeurs téméraires ou aux craintes pusillanimes. Or, comme les exercices militaires nous préparent à la guerre véritable par cette guerre simulée, qu’on appelle la gymnastique, de même, pour l’apprentissage de la force morale, il faudrait chercher quelque chose qui soumît l’âme à des dangers fictifs, contre lesquels elle s’exercerait à résister aux dangers véritables. De là l’institution des banquets en commun qui mettent l’âme en quelque sorte aux prises avec
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