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que-nous à présent quelle était ta pensée lorsque tu as dit que le législateur devait viser à maintenir dans l’État la concorde, les lumières et la liberté.

L’ATHÉNIEN.

Écoute-moi donc. On peut dire avec raison qu’il y a en quelque sorte deux espèces de constitutions politiques mères, d’où naissent toutes les autres ; l’une est la monarchie et l’autre la démocratie. Chez les Perses, la monarchie, et chez nous autres Athéniens la démocratie, sont portées au plus haut degré, et presque toutes les autres constitutions sont, comme je disais, composées et mélangées de ces deux-là. Or il est absolument nécessaire qu’un gouvernement tienne de l’une et de l’autre, si l’on veut que la liberté,[693e] les lumières et la concorde y règnent ; et c’est là que j’en voulais venir, lorsque je disais qu’un État où ces trois choses ne se rencontrent point ne saurait être bien policé.

CLINIAS.

Cela est impossible en effet.

L’ATHÉNIEN.

Les Perses et les Athéniens, en aimant à l’excès et exclusivement, les uns la monarchie, les autres la liberté, n’ont pas su garder une juste mesure dans l’une et dans l’autre ; ce mi-