Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/324

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’on souhaite [688c] arrive, je le répète encore, soit sérieusement, soit en badinant, comme il vous plaira ; cependant vous me ferez plaisir de croire que je parle sérieusement. J’espère en effet maintenant, qu’en vous attachant aux principes que nous venons d’établir, vous trouverez que ce qui perdit les rois dont nous parlons, et fit avorter leur projet, ne fut ni le manque de courage, ni le défaut d’expérience dans la guerre, tant de leur part que de celle de leurs sujets ; mais bien d’autres vices, et surtout l’ignorance de ce qu’il y a de plus important dans les [688d] affaires humaines. Je vais essayer, si vous le souhaitez, de vous montrer, comme à mes amis, dans la suite de cette conversation, que telle fut en effet la source de leurs malheurs ; et qu’en quelque temps que ce soit, présent ou à venir, partout où les mêmes vices régneront, les choses ne sauraient prendre un autre tour.

CLINIAS.

Étranger, les louanges que nous te donnerions de vive voix t’offenseraient peut-être : mais nous te louerons par le fait même, en te prêtant avec empressement toute notre attention. C’est la manière dont les honnêtes gens témoignent leur approbation ou leur blâme.