juger de la mesure et de l’harmonie, parce qu’ils ont appris par contrainte à chanter et à danser ; ils ne songent pas [670c] qu’ils font cela par routine et sans principes. Toute mélodie est juste et bonne quand elle a le caractère qui lui convient ; elle est manquée dès qu’elle en sort.
Cela est certain.
Celui qui ne connaît point la nature d’une chose, pourra-t-il jamais, à ce compte, juger de sa bonté ?
Le moyen ?
Voici donc ce que nous trouvons pour la seconde fois, c’est qu’il faut que ceux que nous invitons ici à chanter, et à qui nous faisons pour cela [670d] une douce violence, soient du moins assez instruits dans le chant pour pouvoir suivre les cadences des mesures et les différents tons d’une mélodie, afin que, connaissant toutes les espèces d’harmonies et de mesures, ils puissent en choisir de convenables à des gens de leur âge et de leur caractère ; et qu’ainsi se prêtant au chant de bonne grâce, ils goûtent d’abord eux-mêmes un plaisir innocent, et par leur exemple ap-