Voilà ce qu’il faut que je tâche de démontrer maintenant. Réponds-moi. Peut-on apercevoir en nous deux sortes de craintes tout-à-fait opposées ?
Quelles sont-elles ?
Les voici. D’abord nous craignons les maux dont nous sommes menacés.
Oui.
Et de plus nous craignons en plusieurs rencontres l’opinion désavantageuse qu’on pourrait concevoir de nous, quand nous y donnons occasion par des actions ou des discours peu honnêtes. Nous appelons cette crainte pudeur, et c’est, je pense, le nom qu’on lui donne partout.
Nul doute.
Telles sont les deux sortes de craintes dont je voulais parler. La seconde combat en nous l’impression de la douleur et des autres objets terribles ; elle n’est pas moins opposée à la plupart des plaisirs, et surtout aux plus grands.