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d’abord ce qui concerne les mariages, puis la naissance et l’éducation des enfants de l’un et l’autre sexe ; il les suivra depuis la jeunesse jusqu’à la vieillesse, marquant ce qui est digne d’estime ou de blâme dans toutes leurs relations, observant et étudiant soigneusement leurs peines, leurs plaisirs, leurs désirs et tous leurs penchants, les approuvant ou les condamnant dans ses lois, suivant la droite raison ; et de même, à l’égard de leurs colères, de leurs craintes, des troubles que l’adversité excite dans l’âme, et de l’ivresse que la prospérité y fait naître, et encore de tous les accidents auxquels les hommes sont sujets dans les maladies, les guerres, la pauvreté, et dans les situations contraires : il faut qu’il leur apprenne et qu’il détermine ce qu’il y a d’honnête ou de honteux dans la manière dont on se conduit en toutes ces rencontres. Après quoi, il est nécessaire qu’il porte son attention sur les fortunes, pour en régler l’acquisition et l’usage ; que dans toutes les sociétés et les pactes, soit libres soit involontaires, que le commerce mutuel occasionnera, il démêle le juste de l’injuste, et les conventions équitables de celles qui ne le sont pas ; qu’il décerne des récompenses aux fidèles observateurs des lois, et qu’il établisse des peines pour ceux