Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.
CLINIAS.

Sans contredit.

L’ATHÉNIEN.

De quelle guerre parlais-tu donc, Tyrtée, et quels hommes voulais-tu louer ou flétrir ? Tu parlais, ce semble, des guerres du dehors ; car tu dis dans tes poèmes que tu ne peux supporter ceux qui n’oseraient

Regarder en face la mort sanglante,
Et en venir aux mains avec l’ennemi[1].

Sur ces vers nous sommes autorisés à dire que tes louanges s’adressent à ceux qui se signalent dans les guerres du dehors et de nation à nation. Tyrtée ne sera-t-il pas obligé d’en convenir ?

CLINIAS.

Sans doute.

L’ATHÉNIEN.

Nous, au contraire, en rendant justice aux guerriers de Tyrtée, nous prétendons qu’on doit leur préférer, et de beaucoup, ceux qui se font honneur dans l’autre espèce de guerre, qui est la plus violente. Et nous en avons pour garant

  1. Voyez les fragments de Tyrtée, Poetæ græci minores, édit. de Th. Gaisford, t. I, p. 435.