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pas supposer que ces frères dont j’ai parlé tout à l’heure ont un juge ?

CLINIAS.

Sans doute.

L’ATHÉNIEN.

Quel serait le meilleur juge, celui qui ferait mourir tous ceux d’entre eux qui sont méchants, et ordonnerait aux bons de se gouverner eux-mêmes, ou celui qui, remettant toute l’autorité aux bons, laisserait la vie aux méchants, après les avoir engagés à se soumettre volontairement aux autres ? Et s’il s’en trouvait un troisième qui, se chargeant de remédier aux divisions d’une telle famille sans faire mourir personne, imaginât un moyen de réconcilier les esprits et de les rendre tous amis pour la suite, en leur faisant observer de certaines lois, ce dernier l’emporterait sans doute sur les deux autres.

CLINIAS.

Ce juge, ce législateur serait le meilleur sans comparaison.

L’ATHÉNIEN.

Cependant, dans les lois qu’il leur proposerait, il aurait en vue un objet directement opposé à celui de la guerre.

CLINIAS.

Cela est vrai.