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même temps calculé sur les besoins de la faiblesse humaine. Le but se rattache à celui de la République ; mais les moyens sont empruntés à la nécessité, et la loi pénale y est sans cesse appelée au secours de la loi morale. C’est déjà une garantie de durée; mais cette garantie n’est pas suffisante, et il ne faut pas oublier que la loi pénale elle-même que Ion appelle au secours des mœurs, serait bientôt impuissante sans elles, et si la vertu et les lumières qui ont présidé à l’établissement du nouvel État ne s’y maintenaient ; si, en un mot, le principe de cet État n’était sans cesse ranimé et raffermi ; car c’est l’esprit qui a fait les institutions qui seul peut les soutenir, et le salut de tout ordre social quel qu’il soit est dans la permanente énergie du principe sur lequel il repose. Voilà pourquoi, à la fin du douzième livre, Platon pourvoit à la solidité et à la durée de l’État qu’il vient de