Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/791

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aperçoive, à l’aide de ses fausses paroles, qu’il ose, même en présence d’Ulysse, dire le pour et le contre, sans que celui-ci y ait pris garde ; du moins Ulysse ne lui dit-il rien qui donne à connaître qu’il se soit aperçu [371b] qu’Achille mentait.

Hippias.

De quel endroit parles-tu, Socrate ?

Socrate.

Ne sais-tu point qu’après avoir dit un peu avant à Ulysse qu’il se mettra en mer le lendemain au lever de l’aurore, il ne dit point ensuite à Ajax qu’il partira, mais toute autre chose ?

Hippias.

Où donc cela ?

Socrate.

Dans les vers suivants :


Je ne prendrai,

dit-il,

Je ne prendrai,aucune part aux sanglans combats,
[371c] Que je ne voie le fils du sage Priam, le divin Hector,
Parvenu jusqu’aux tentes et aux vaisseaux des Myrmidons,
Après avoir massacré les Argiens, et brûlé leur flotte.
Mais lorsque Hector sera près de ma tente et de mon vaisseau noir,