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sipèle à certaines époques vient compliquer toutes les plaies de quelque nature qu’elles soient, ordinairement cette sorte d’accident consécutif n’est pas général ; souvent même il se borne à une salle d’hôpital, comme on a pu l’observer pendant longtemps à l’Hôtel-Dieu de Paris. On a remarqué la même particularité pour la pourriture et la gangrène dans certaines salles de l’hôpital de la Grave, à Toulouse.

L’air atmosphérique peut influer d’une manière fâcheuse sur les suites des opérations, soit par sa composition, soit par sa température, soit par son contact avec les solutions de continuité des tissus. Nul ne doute qu’un air vicié et altéré dans sa composition n’exerce une action funeste sur les constitutions débilitées par la douleur, par des pertes de sang ou une suppuration abondante. L’altération de l’air qui résulte de l’encombrement est regardée comme la principale cause de la diathèse purulente. Certaines directions des vents sont regardées à Toulouse comme causes funestes à toutes les opérations quelque simples qu’elles soient : tels sont les vents du Sud Est, du Sud Ouest. Pendant que règnent ces vents, il se produit des engorgements qui ont une marche très rapide, et une tendance à se terminer par la gangrène. Les suppurations se tarissent, la nature du pus change, de louable qu’il était, il devient séreux, parfois sanieux ; les formes se dépriment et la prostration s’empare vite des malades. Si tout à coup le vent vient à cesser ou à changer de direction les plaies reprennent un bon aspect et marchent d’une manière régulière vers la cicatrisation. Une température trop basse ralentit la marche de la cicatrisation ; trop élevée, elle expose aux accidents nerveux, au tétanos ; ce dernier surtout succède souvent à un abaissement de température, à l’exposition, à un courant d’air. Les cas de tétanos s’observent