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agir, pour que cette opération ne rendit pas l’accès de l’air plus facile. C’est comme on l’a dit une nouvelle porte ouverte à l’ennemi. Ainsi, bien qu’en apparence l’indication de retirer l’air mêlé au sang soit très bien fondée, elle est par le fait même impossible à remplir.

La saignée a fourni d’heureux résultats, elle a mis fin aux désordres qui semblaient tenir à un état de gêne dans la circulation. Si l’on considère en effet, que la cause principale de la mort est l’arrêt de la circulation, par la suspension des fonctions du poumon et du cœur. Elle s’est montrée en effet d’une efficacité réelle dans une multitude de cas et notamment dans les observations de M. Bouley jeune, Lesaint, Riss, Chambert, Reboul, Carrière etc., « Si, au moment où l’animal ne donne plus aucun signe de vie, dit M. H. Bouley rapportant des expériences faites sur des chiens, on fait une ouverture à la veine du côté de ses racines, le sang qui s’en échappe est écumeux et s’écoule de la veine en bruissant ; puis, au bout d’une ou deux minutes, on voit, d’abord à des distances d’abord très éloignées, l’animal, effectuer des inspirations grandes, forcées et comme convulsives ; la gueule s’ouvre largement ; les côtés se soulèvent par un mouvement manqué de torsion, sur elles-mêmes ; puis, peu à peu, et toujours à mesure que le sang s’écoule du vaisseau béant, les mouvements d’inspiration se rapprochent ; puis, enfin, la respiration se précipite dans son rythme normal ; et au bout d’un quart d’heure, si on a eu soin lorsque l’harmonie de la respiration est établie, de fermer le vaisseau pour mettre un obstacle à l’écoulement du sang, l’animal peut se redresser sur ses jambes[1].

Nous avons vu nous-même dans une expérience qui

  1. Recueil de Médecine Vétérinaire 1839 t. XVI, P. 540.