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Les causes qui peuvent donner lieu à l’hémorrhagie sont nombreuses. Elles peuvent survenir par la faute de l’opérateur. S’il était assez téméraire pour porter l’instrument tranchant sur une région dont il ne connaîtrait pas suffisamment la disposition anatomique, il pourrait blesser des vaisseaux importants et occasionner une hémorrhagie grave. Le même accident peut aussi arriver à un opérateur instruit, s’il se présente une de ces variétés d’organisation qui n’ont pas encore été signalées ou s’il s’agit d’un de ces cas, où des branches artérielles bien connues qui n’offrent ordinairement qu’un très-petit calibre ont pris un développement anormal. Une circonstance pathologique peut encore modifier les rapports des parties de manière à mettre en défaut la science du chirurgien. Une erreur de diagnostic a fait prendre une tumeur sanguine non pulsative pour un abcès, une tumeur érectile pour une masse squirrheuse. Ces fautes ont été commises par des praticiens habiles. Enfin, une distraction au moment où l’on exécute la partie la plus délicate d’une opération, une trop grande lenteur, quand des vaisseaux nombreux et volumineux ont été intéressés, trop de précipitation dans les moyens hémostatiques, voilà des fautes qui peuvent donner lieu à l’accident qui nous occupe.

Les aides qui assistent l’opérateur ne sont pas toujours étrangers à la production de l’hémorrhagie. Les instruments dont on se sert peuvent devenir aussi une cause d’hémorrhagie. Un bistouri, une paire de ciseaux dont le tranchant est en mauvais état, ne permettent pas à l’opérateur de calculer exactement la force qu’il convient d’employer. La lésion d’un vaisseau considérable dans l’ablation d’une tumeur, de l’artère testiculaire pendant l’enlèvement des casseaux, etc., peut tenir à cette circonstance.