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CHAPITRE XXII. ANCIENNE COMÉDIE.

son âpreté satirique, et par l’à-propos de ses saillies. Voici toutefois un passage qui prouve que Cratinus n’était pas toujours injuste, et qu’il s’entendait aussi à louer les hommes de bien : « Et moi je me flattais, moi Métrobius le greffier, que cet homme divin et le plus hospitalier du monde, le premier des Grecs en toutes vertus, Cimon enfin, me ferait passer heureusement ma vieillesse dans une douce abondance à ses côtés, jusqu’à la fin de mes jours. Mais Cimon m’a laissé ; il est parti avant moi. »

Aristophane, qui n’était pas seulement un homme de talent, mais un homme de génie ; qui réunissait en lui toutes les qualités et de Cratinus et d’Eupolis, la verve mordante et la passion de l’un, la gaieté, la finesse, la grâce et l’art plus savant de l’autre, et qui avait au souverain degré l’enthousiasme lyrique et la perfection du style, se plaça, dès son début, non pas à côté mais au-dessus d’eux, dans l’estime des contemporains ; et les siècles suivants n’ont fait que ratifier ses droits à cette espèce de royauté sur tous les poëtes de l’ancienne Comédie.



CHAPITRE XXIII.

AUTRES POËTES DU SIÈCLE DE PÉRICLÈS.


Panyiasis. — Chœrilus de Samos. — Antimachus. — Critias. — Les véritables élégiaques du cinquième siècle.

Panyasis.


L’éclat extraordinaire de la poésie dramatique, durant le grand siècle de Périclès, ne doit pas nous empêcher d’apercevoir çà et là, à travers cette époque, les figures de quelques hommes qui avaient continué de marcher dans les voies de l’antique poésie, et qui ne furent pas toujours indignes des vieux maîtres.

Panyasis, cet oncle d’Hérodote dont j’ai déjà cité le nom, était l’auteur d’une épopée sur Hercule. L’Héracléide de Pa-