en la ville d’Estampes. Mais les gens au duc Jehan y midrent le siége, et firent tant qu’ilz eurent le seigneur de Ront, et avec Bourdon demoura prisonnier ; et si fut la fortresse d’Estampes mise en l’obeissance au duc Jehan. Ainsi laissa le duc Jehan foison de ses gens en la frontière par-delà Paris et vers Bonneval, et puix il s’en ala en son pays de Flandres et d’Artois. Et alors ceux qui gouvernoient le roy Charles et le duc de Guyane, doffin, estoient du party au duc Jehan : par quoy le duc d’Orliens avoit le Roy contre luy et le duc de Guyane, et falut qu’il se retraisist vers Orliens et vers Bourges en Berry. Item, le duc de Berry et le duc de Bourbon furent tousjours du party au duc d’Orliens contre le duc Jehan de Bourgoingne, combien que le Roy fût contraire aucunefois au duc.
L’an mil quatre cens et unze, le roy Charles et le duc Jehan de Bourgoingne firent leur mandement[1] pour aller à Bourges en Berry, et assemblèrent bien cent mille hommes de bonne estofe tout vers Melun[2],
- ↑ Par ordonnance datée de Paris, le 6 décembre 1411, le Roi exempte, pour cette fois seulement, les officiers du parlement qui possèdent des biens nobles, de venir le servir dans l’armée qu’il assemble présentement. (Secousse, IX, 661.)
- ↑ « Le Roi yssi de Paris, dit Monstrelet (II, 344), en noble arroy, le jeudi 5e jour de may de cest an (1412), et s’en ala au giste au bois de Vincennes, où estoit la Royne sa compaigne ; et de là, icelle avec-
connut ; si ordonna au prévost de Paris qu’il allast après luy, le prinst, et en feit bonne garde, tant que aultrement y auroit ordonné : laquelle chose feust ainsy faicte, et après, par le commandement du Roy, feust questionné, puis feust mis en un sacq de cuir et jetté en Seine. Sur lequel on avoit escript : Laissez passer la justice du Roy. » (Saint-Remy, VIII, 51-52.)
