de Bourgoingne avec ses alliez en son pays de Flandre et Artois[1]. Peu paravant, messire Jean de Montagu, grand maistre d’hostel du Roy, eut la teste couppée à Paris[2], et fu par le conseil du duc Jean : si disoit-on qu’il avoit desrobé le Roy de grand thrésor. Il avoit fait faire le chastel de Marcoucy près Mont-le-Héry.
L’an mil quatre cens dix, la guerre commença fort entre le duc Charles d’Orléans et le duc Jean de Bourgoingne ; et avoit le dict duc Charles grand foison de seigneurs de France de son party, qui lui avoient promis l’aider à destruire le duc Jean, et venger la mort de son père. Il mist garnison en la ville de Han[3] sur Some, sur les marches du duc Jean, et y estoit capitaine messire Manessier Quieret[4], et aussi en plu-
- ↑ Le départ du duc de Bourgogne n’eut lieu que quelques jours après la conclusion du traité de paix, dit de Vicestre, entre lui et les princes confédérés ; laquelle paix fut confirmée par ordonnance du Roi, le 2 novembre 1410. Cette ordonnance est rapportée par Dom Plancher (III, Preuves, cclxviii).
- ↑ Le 17 octobre 1409. Jean de Montagu, vidame de Laonnois, seigneur de Marcoussy, chevalier, conseiller du Roi, grand-maître de France et surintendant des finances sous Charles VI, « estoit natif de la cité de Paris, et paravant avoit esté secrétaire du roi Charles-le-Riche, derrenier trespassé : si estoit gentilhomme de par sa mère » (Monstrelet, II, 105). Son père, mort le 17 septembre 1380, étoit chevalier, conseiller et chambellan du Roi ; sa mère, noble dame Biette de Cassinel, étoit de la maison de Lucques. (Le Laboureur, les Tombeaux des personnes illustres ; Paris, 1642, in-fol., pag. 280) Il y a donc sinon erreur, du moins exagération, à dire, comme le fait l’anonyme de Saint-Denis (II, 710), que Jean de Montagu étoit « d’une condition médiocre. »
- ↑ Ham.
- ↑ Le P. Anselme (VII, 746) indique un Manassez Quieret, comme étant peut-être le même que Manessier Quieret, chevalier,